Jour de gloire en Enfer : Magnus Backstedt, 2004 (V/VI)

3 avril 2018 - 12:21

Le hasard et la chance jouent parfois leur rôle sur Paris-Roubaix. Des coups du sort, des maladresses ou des erreurs stratégiques peuvent mettre hors-jeu les favoris de la course. C’est alors que surgit un opportuniste, héros d’un jour, qui vit son heure de gloire dans l’Enfer du Nord. En 2004, Magnus Backstedt profite d’un concours de circonstances éliminant notamment Johan Museeuw des débats pour s’imposer au sprint sur le Vélodrome : le chef d’œuvre de sa carrière.

Du haut de son mètre quatre-vingt-treize et ses quatre-vingt-dix kilos, Magnus Backstedt roule bien posé sur les pavés. A sa première tentative en 1998, conclue par une 7e place encourageante pour un débutant, le grand gaillard a d’ailleurs immédiatement acquis la certitude que Paris-Roubaix pourrait devenir la course de sa vie. Six ans plus tard, le Suédois n’a pourtant pas progressé et a même le plus souvent coincé avant l’arrivée. Alors pour l’édition 2004, on s’attend surtout à une sortie en grande pompe de Johan Museeuw, qui tient l’occasion d’égaler le record de De Vlaeminck en disputant le dernier Paris-Roubaix de sa carrière.

Par un de ces dimanches froids et secs où le peloton progresse péniblement face au vent, la sélection s’est faite par l’arrière. Il reste une trentaine de rouleurs solides dans le groupe principal au moment d’aborder le Carrefour de l’Arbre, où Museeuw fait le forcing et essore l’élite. Après ce coup de vis, ils ne sont plus que cinq pour jouer le titre, mais les espoirs du favori flamand s’évaporent sur une crevaison à 6 kilomètres du but. Entre le Hollandais Tristan Hoffman, le tout jeune rouleur suisse Fabian Cancellara qui découvre l’épreuve, le Britannique Roger Hammond et donc Magnus Backstedt qui a parfaitement suivi le mouvement… difficile de désigner un favori pour le sprint à quatre qui s’organise. Mais le géant de la bande a terminé 2e de Gand-Wevelgem en milieu de semaine, derrière un jeune Belge prometteur nommé Tom Boonen. En jambes, il devance en puissance ses trois derniers compagnons de route. C’est bien lui le plus grand !

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