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12 avril 2025 - 18:03

Il flotte un parfum de légende sur la 122e édition de Paris-Roubaix, avec la participation historique du vainqueur du Tour de France, Tadej Pogacar, venu défier Mathieu van der Poel, en quête d’un troisième sacre consécutif dans l’Enfer du Nord. Sur un terrain propice aux grandes manoeuvres, leurs rivaux affichent leurs ambitions sans détours. “Je rêve de gagner”, assume Wout van Aert, quand Mads Pedersen voit en Paris-Roubaix “la Classique qui me convient le mieux”. Pour triompher dans l’Enfer du Nord, il faudra surmonter 55,3 km de pavés dont certains pourraient être humides après les pluies attendues dans la nuit de samedi à dimanche.

GOUVENOU: « IL PEUT RESTER DES ZONES HUMIDES »

Comme tout le monde, l’organisation de Paris-Roubaix a « les yeux rivés sur le bulletin météo » avant un dimanche qui réunit de multiples ingrédients pour s’inscrire dans la légende de l’Enfer du Nord. La pluie sera-t-elle de la partie ? « A priori, il y aura un gros passage nuageux avec des pluies en fin de nuit, début de matinée, et un temps sec pendant la journée », anticipe le directeur de la course Thierry Gouvenou. « J’ai tendance à penser que les pavés vont être assez secs, mais il peut rester des zones humides, et c’est cette alternance qui peut créer des zones à risque. » Quant au vent, « il sera portant sur la première partie, et soufflera longtemps de côté dans le final, donc c’est un vent exigeant. On s’attend à un départ rapide et j’imagine mal des temps morts pendant la course. »

La vitesse sera tout de fois moindre au moment d’entrer dans la Trouée d’Arenberg, dont l’approche a été modifiée cette année. « Avec un faux-plat descendant et une ligne droite, les coureurs pouvaient atteindre 60, 65 km/h, sur une route large, avant de se retrouver sur une voie de trois mètres », décrit Gouvenou. « Donc ça frottait fort et c’était un endroit assez effrayant. À la demande du syndicat des coureurs, on a ralenti la vitesse, en formant les trois côtés d’un rectangle. Ça fait quatre virages, qui vont ralentir et étirer le peloton, donc il n’y aura plus cet effet de masse. C’est important pour la sécurité. »

VAN DER POEL, EN QUÊTE DE RECORD : « COURIR À L’INSTINCT »

Vainqueur en 2023 et 2024, Mathieu van der Poel poursuit une série de records dimanche dans l’Enfer du Nord et tout particulièrement un troisième succès consécutif, une performance seulement accomplie par Octave Lapize (1909, 1910 et 1911) et Francesco Moser (1978, 1979 1980) dans l’Enfer du Nord. « Paris-Roubaix est une course spéciale pour laquelle je travaille tout l’hiver, afin de l’emporter à nouveau », se projette le Néerlandais, prêt à affronter tous les défis et notamment ceux posés par Tadej Pogacar. « J’essaie toujours de courir à l’instinct et c’est particulièrement le cas à Roubaix, où tout peut arriver. Ce sera une course très différente des Flandres. Je suis un des favoris mais beaucoup de coureurs peuvent s’imposer ici. C’est bien que Pogacar soit là. Et il sera devant. On a déjà vu sur le Tour qu’il était bon sur ces pavés et c’est exactement ce qu’il va faire demain. » Autre atout pour Alpecin-Deceuninck, Jasper Philipsen a pris la 2e place dans le sillage de Van der Poel ces deux dernières années mais il reste dévoué à son ami néerlandais : « Nous allons jouer nos cartes pour gagner. Et Mathieu est notre meilleure carte. »

POGACAR FACE À LA LÉGENDE : « IMPATIENT DE RELEVER LE DÉFI »

Le monde du cyclisme frissonnait d’excitation depuis la vidéo postée par Tadej Pogacar, le 10 février, où il se frottait aux pavés de la Trouée d’Arenberg. Le vainqueur du Tour de France allait-il se présenter au départ de Paris-Roubaix ? La réponse, éclatante, a été positive, le Slovène se montrant particulièrement excité par ce défi hors normes. « Ça représente un défi et je suis impatient de le relever », explique celui qui a surpassé toutes les attentes depuis ses débuts professionnels, sur les routes du Tour comme sur les Monuments. « Nous sommes ici pour gagner, avec l’équipe », assume-t-il tout en attirant l’attention sur la force collective d’UAE Team Emirates, qui aligne également Nils Polit (2e en 2019) et Florian Vermeersch (2e en 2021). En cas de victoires, il serait, entre autres performances historiques, le premier coureur depuis Bernard Hinault en 1981 à compter l’Enfer du Nord et le Tour à son palmarès. Mais comment trouver l’ouverture ? « On peut passer à la journée à parler de tactique mais tout peut arriver sur cette course”, explique-t-il. « Il est très difficile de faire des prévisions et d’établir un plan. Les jambes vont parler mais je pense que beaucoup de coureurs peuvent gagner. » Quant aux risques supposés que feraient peser cette participation, ils n’inquiètent pas le Slovène : « Il y a une part de danger sur toutes les courses. Le plus dangereux, ce sont les chutes à haute vitesse, et ça peut arriver n’importe où. »

DES RIVAUX EN EMBUSCADE : « JE RÊVE DE GAGNER »

Wout van Aert est le premier à le reconnaître : Mathieu van der Poel et Tadej Pogacar sont les deux favoris de Paris-Roubaix. « Ils ont montré qu’ils sont un peu supérieurs aux autres pendant cette campagne », admet le leader de la Visma-Lease a Bike, monté deux fois sur le podium du vélodrome André-Pétrieux (2e en 2022, 3e en 2023). « Ils nous ont distancés plusieurs fois mais les classiques flandriennes sont plus vallonnées que le terrain dans le nord de la France. Je rêve de gagner Paris-Roubaix et c’est pour ça que je suis là. » Le profil de l’Enfer du Nord conforte également Mads Pedersen (Lidl-Trek), 3e l’an dernier : « De toutes les Classiques, je dirais que c’est celle qui me convient le mieux. Il est difficile d’anticiper ce qui va se passer. Ça dépend du vent et de la manière dont la course se développe mais ça va être une grosse bagarre, c’est sûr. » D’autres prétendants comme Filippo Ganna (Ineos Grenadiers) ou Stefan Küng (Groupama-FDJ) veulent trouver l’ouverture face aux favoris annoncés. On dit souvent que la chance est un facteur essentiel à Roubaix… Et la chance sourit aux audacieux.

DE NOUVEAUX INVITÉS SANS COMPLEXES : « JE VEUX UN BON RÉSULTAT »

Trois formations s’apprêtent à connaître leur première participation dans l’Enfer du Nord : Q36.5 Pro Cycling Team, Tudor Pro Cycling Team et Unibet Tietema Rockets. Pour retrouver autant d’équipes débutantes sur les pavés de Paris-Roubaix, il faut remonter à 2009, édition historique. Cette année-là, Tom Boonen soulevait son troisième trophée dans le vélodrome André-Pétrieux. Derrière lui, Filippo Pozzato et Thor Hushovd offraient respectivement à Katusha et Cervelo Test Team un podium dès leur première participation sur la reine des Classiques. Habitué aux offensives au long cours dans l’Enfer du Nord, l’Autrichien Marco Haller s’avance avec ambition à la tête de l’équipe Tudor : « Je vais être plus passif cette année, parce que ma forme est très bonne et je veux obtenir un bon résultat. Je sais que suivre les accélérations de Pogacar et Van der Poel serait difficiles, donc je vais essayer de survivre à Arenberg avant de bouger. » Q36.5 sera menée par Frederik Frison, qui a déjà participé à cinq éditions. Et chez Unibet Tietema Rockets, Lukas Kubis s’avance comme l’homme à suivre, avec des performances régulières depuis le début de saison et une victoire sur le Cholet Agglo Tour. Samedi, le Slovaque a évoqué son envie de « suivre les traces de Peter Sagan », vainqueur à Roubaix en 2018.

VENIR EN MODE VERT

Venir au vélodrome sans se soucier de trouver une place de parking, c'est possible ! Paris-Roubaix incite les spectateurs à venir encourager les champions en train ou autres transports en commun. Grâce au partenariat signé avec TER Hauts-de-France, certains billets seront à moitié prix. Et pour simplifier la vie, un QR Code a été mis en place. En le scannant, les suiveurs découvriront l'itinéraire et le mode de transport le plus adaptés pour rejoindre Roubaix, ou d'autres endroits clés de la course, depuis leur localisation. Orchies, Templeuve et Baisieux comptent parmi les villes desservies par une gare.

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